INTRODUCTION

Les banques occupent une place centrale dans notre système économique. Elles ont la responsabilité collective de la gestion des moyens de paiement et elles se présentent comme l'un des principaux garants de la solidité et de la compétitivité de l'économie à l'échelle internationale.

Pendant longtemps, la banque a été considérée comme une administration bénéficiant d'une protection spécifique des pouvoirs publics. A partir de là, les critères économiques n'avaient pas alors une grande importance dans le fonctionnement bancaire.

Mais, la libéralisation financière et la déréglementation ont particulièrement affecté les marchés bancaires au cours de ces dernières années. L'objectif poursuivi a consisté à décentraliser le fonctionnement du système financier et à réduire la place des autorités monétaires dans sa régulation. Ce mouvement a donc sensiblement accru la marge de manoeuvre des institutions financières. Dans ces conditions, les pratiques, bancaires ont évolué et la concurrence sur les marchés financiers ne cesse de s'accélérer.

Pour aboutir à une meilleure compréhension de cette évolution de la banque et de l'activité bancaire, l'application des outils de l'économie industrielle à la banque s'avère utile et fructueuse.

En effet, dans le cadre de la théorie de la déréglementation et de l'organisation industrielle appliquée aux banques, on se demande aujourd'hui si les mutations réglementaires conduisent ou non à une meilleure efficacité de l'activité bancaire. Cette interrogation s'avère importante vu la responsabilité qu'occupe les banques dans notre système économique et les préjudices importants qui peuvent apparaître en cas de dégradation des conditions de stabilité et de solvabilité des banques. L'enjeu est d'autant plus important qu'on s'interroge actuellement sur les conditions permettant de réussir une meilleure construction du système bancaire européen.

Le débat concernant les conséquences de cette évolution sur l'efficacité de l'activité bancaire est loin de faire l'unanimité parmi les économistes. On constate, cependant, que les mutations des marchés bancaires visent généralement à améliorer le bien être collectif. Mais, on se rend compte qu'elles génèrent certains effets pervers en terme de surinvestissements provoquant l'apparition d'une surcapacité dans la banque.

Le premier chapitre sera consacré à la présentation des principaux apports de l'économie industrielle dans l'étude du marché bancaire.

Le second chapitre nous permettra de présenter d'une part les principales mutations observées sur les marchés bancaires et tout particulièrement le marché Français. D'autre part, on essayera d'analyser les incidences de cette évolution sur le paysage bancaire ainsi que les nouvelles préoccupations des autorités réglementaires concernant la solidité et la stabilité du système financier.

Le troisième chapitre sera consacré à l'étude de l'évolution concurrentielle sur les marchés bancaires et ses implications sur les comportements stratégiques des banques.

On mettra l'accent dans le quatrième chapitre sur la responsabilité de la déréglementation dans l'apparition des phénomènes de surcapacités dans la banque et particulièrement dans la banque française. Mais, l'idée selon laquelle la déréglementation est responsable de l'apparition d'une surcapacité dans la banque n'est pas partagée par certains auteurs qui considèrent, au contraire, que c'est le maintien d'une réglementation inadéquate qui conduit à un surdimensionnement des réseaux bancaires. On se concentrera ensuite sur la question de la réglementation des dépôts à vue qui sera exposée dans le dernier chapitre. Ceci nous permettra, par ailleurs, de traiter la question de l'adaptation réglementaire et de la nécessité d'une coopération à l'échelle européenne.

Retour au sommaire

Suite : Chapitre1